vitaly alaska hepburn
we accept the love we think we deserve.

Bonjour à tous. Je m'appelle vitaly alaska hepburn - un nom à retenir car je serai bientôt une superstar dans le monde entier- ! Je suis née le quatorze février à los angeles. Je suis lycéenne et travaille comme mannequin à côté. Je suis passionnée par la danse. Ah, j'oubliais, je suis célibataire. Eh oui ! La classe hein ? Dans la vie, je suis plutôt souriante, maligne et joueuse, mais même si je suis parfaite, j'ai quand même des défauts. Vous n'y croyez pas ? Et bien les voilà, je suis susceptible, impulsive et jalouse. Oh, j'oubliais de vous dire, je fais parti des they are very talented. Et pour couronner le tout, je ressemble comme deux gouttes d'eau à Barbara Palvin. J'ai tout pour plaire vous dis-je !

ton prénom : justine ☮ ton âge : dix-huit ans dans trois semaines ☮ comment as-tu connu AS ? sur facebook si je me souviens bien ☮ et que penses-tu du forum ? j'aime le principe et le contexte et le design bref, j'aime ☮ tu as d'autres comptes ? non, c'est mon premier ☮ personnage inventé ou scénario ? personnage inventé ☮ code du règlement : OK, par Wyatt.

Mes parents m'ont obligé à aller voir un psy alors que j'ai dix-sept ans. Vous vous rendez compte de la honte que je suis en train de subir ? Assise dans la salle d'attente, j'attends qu'on appelle mon nom. Dix fois, vingt fois, cinquante fois, j'hésite à me lever et m'enfuir. Mais là ce n'est pas chez le psy qu'ils m'enverront, c'est à l'hôpital psychiatrique. Oh rassurez-vous je ne suis pas folle, loin de là. Immature et inconsciente sont des mots qui me correspondent mieux : je ne prends jamais la tête et je n'obéis à personne. Je vais en cours quand ça me chante, je trompe les garçons, je bois, je fume, je m'amuse. Mais il parait que c'est mal. En quoi est-ce que c'est mal ? Je n'en ai aucune idée, et c'est bien pour cela que je suis là aujourd'hui. Pour qu'on m'explique pourquoi je suis une "attardée mental" qui préfère vivre plutôt que se forcer à mener l'existence qu'on lui a imposé. Quand enfin on appelle mon nom, je ne me lève pas et je fais l'air de rien, comme si ce n'était pas moi. Quand je pense avoir réussi mon coup, je remarque que je suis seule dans la salle d'attente et que ça ne peut être que moi, Alaska Hepburn. Je soupire, je me lève, tends la main, suit la femme dans son bureau. Elle a de jolies jambes, le rendez-vous en valait peut-être la peine.

Elle me demande de raconter ma vie, je réponds que j'ai la flemme. Quand elle me demande pourquoi j'ai la flemme, je réponds que je n'en ai aucune idée. Alors elle commence une théorie sur le refus de s'exprimer et je l'arrête bien vite, car encore plus que de raconter mon histoire, j'ai la flemme d'écouter ses raisonnements vaseux de femme un peu trop coincée. Je commence par mon enfance et ma naissance, à Los Angeles. Ma mère était femme au foyer et mon père pompier, ma famille ne roulait pas vraiment sur l'or. Et puis il faut dire que nous sommes trois enfants, j'ai deux grands frères jumeaux. Alors nous avons déménagé pour un petit appartement miteux. Et comme si cela ne suffisait pas, mon père a eu un accident de travail et a été amputé. C'était vraiment moche à voir, je me souviens que je me mettais toujours à pleurer quand je regardais sa jambe. Il est tombé dans la dépression, mais fort heureusement il n'a jamais levé la main sur nous. Mes frères passaient leurs nefs sur moi, leur dégout de la vie. Mais peu importait. Ma mère elle, a trouvé un travail dans un supermarché pour qu'on arrive à manger. On a souvent mis sur le compte de mes frères et moi tous nos problèmes, mais je ne me suis jamais sentie coupable. Pourquoi ? Ils n'avaient qu'à se protéger ce jour là. Je n'y peux rien si nous étions indésirable ! Ils m'ont donné pour deuxième prénom le nom Vitaly, qui était le prénom de la mère de ma mère. Celle-là je ne l'ai jamais vu parce qu'elle habite à Londres, mais il parait qu'elle a de l'argent. Je ne sais pas, je n'en ai rien à faire.

Depuis toute petite j'ai donc toujours eu une certaine liberté, et au moindre problème je me faisais disputer mais ça ne m'empêchait pas de continuer. Quand je voyais la situation financière et sentimentale de mes parents, je n'avais qu'une envie : fuir. Fuir ce monde qui était le mien. Alors j'ai commencé à déconner sévère : j'ai bu mon premier verre d'alcool à treize ans, j'ai fumé ma première cigarette à 14 ans et couché avec un garçon plus âgé l'année suivante. A quand la drogue direz-vous ? Ça ne m'intéresse pas, je connais mes limites et je ne veux pas les franchir. Et malgré ce choix de vie, j'arrivais à rester une excellent élève, quand je daignais aller à l'école. Je faisais parfois un effort, car c'était là-bas que je me faisais des amis et que je rencontrais des garçons. J'avais conscience que ma vie était pathétique ainsi, mais je n'arrivais plus à vivre autrement. C'était ma façon à moi de me protéger de la réalité, d'une famille d'ivrognes et de dépressifs dont j'étais le bâtard indésirable, d'être la soeur de deux garçons qui passaient leur temps à me taper dessus et me faire disputer à leur place, ma façon d'oublier qu'à cause du manque d'argent, je pourrais très bien finir dans un supermarché comme ma mère. Ainsi, j'avais également l'impression d'être une fille comme les autres. Lorsqu'à la fin du collège tout le monde a hâte d'intégrer les lycées les plus prestigieux, qu'on parle déjà de la voiture qu'on va conduire, c'est difficile à vivre pour quelqu'un qui doit attendre de savoir si il aura droit aux bourses ou non.

Ma vie n'a en rien changé depuis. L'évènement le plus marquant de ma vie, c'est sans doute le jour où j'ai failli mourir, assassinée par un arbre. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai trouvé un équipement de parapente dans les affaires de mon père, je suis montée en haut d'une falaise et j'ai sauté. Le grand frisson vous comprenez, celui où l'on a l'impression d'être immortel. Bon bien sur je ne savais pas m'en servir de l'équipement, et j'ai foncé droit dans un arbre une centaine de mètres plus bas. Mes parents ont pris ça pour une tentative de suicide. J'ai eu beau leur expliquer que je n'avais pas besoin de tout ça pour mettre fin à mes jours, ça n'a servi à rien. Franchement, une boite de médicaments aurait suffit ! Quand on connait mon flegme légendaire en plus ... Et voilà que j’atterris ici, et que je regarde autour de moi sans écouter la blonde qui me sert de psy. Était-elle pom-pom girl pendant ces années au lycée ? Je lui coupe la parole et lui demande. La réponse est oui et j'ai réussi, elle est agacée.

Elle me demande alors de lui parler de lui. Elle touche le point sensible, mon cœur se serre. Je n’ai pas envie de parler de lui. Je sors mon paquet de cigarette, elle me dit de le ranger, je parle du temps qu’il fait dehors. Mais devant son insistance, je m’exécute. Je lui raconte comment je me suis fait berner, comment il m’a brisé le cœur. Ce mec, c'était ma première fois. Enfin, pas sexuelle, mais mon premier amour. Le vrai. Le pur. Celui qui m'a permis de croire que je pourrais être heureuse. Mais il se moquait visiblement de moi. Après un an et demi de relation, je l'ai retrouvé dans les bras de ma meilleure amie. Il m'a supplié de l'écouter et le pardonner en disant que ce n'était rien, mais je n'ai pas voulu le croire. Je ne suis pas le genre de personne qui se fait avoir et répète ses erreurs sans cesse. Non, je ne l'ai pas écouté, je lui ai tourné le dos et je suis partie. Le pire dans tout ça, c'est que ça ne fait que deux mois et je suis enceinte. Je n'ai pas osé le dire à mes parents, mais il va falloir que je le fasse. En plus, comme je suis mannequin, je dois me dépécher d'avorter si je veux continuer à poser. Mon métier, c'est ma fierté, c'est tout ce que j'ai. Autant en profiter. Quand j’ai fini de raconter, j’ai envie de m’achever. De boire, de fumer jusqu’à planer, de ne plus m’écouter. Je la hais. Pourquoi dois-je raconter ça ? C’est une telle honte ! Alors je raconte comment est ma vie avec mes frères : tous trois avons quitté nos parents pour un petit appartement que nous payons grâce à nos petits boulots à côté du lycée. Nos relations se sont considérablement adoucies, même si c’est encore difficile. Tous deux, sous prétexte qu'ils sont plus âgés, me méprisent et me traitent comme leur chien. Et je ne me gêne pas pour leur mener la vie dure en échange.

Je sors du bureau d'un pas triomphant, la dame de l'accueil me demande la façon dont je vais régler la consultation. Je lui demande de contacter mon agent. Quel agent ? Je paye, débitée de verser les pauvres dollars difficilement gagnés au cours de ma courte existence. Puis je sors. La vie ne fait que commencer.